La pêche en question
Les niveaux d’échouages recensés sur les côtes françaises depuis plusieurs années suggèrent des niveaux de capture qui ne sont pas soutenables pour les populations de dauphins communs dans le golfe de Gascogne. L’observatoire Pelagis alerte depuis de nombreuses années sur ce constat.
Les captures accidentelles
On entend par « captures accidentelles » les espèces capturées involontairement par les différents métiers de pêche commerciale ou récréative.
De janvier à mars 2020, le RNE (Réseau National Échouages) a enregistré 1067 échouages de petits cétacés sur la façade atlantique et en Manche. Sans aucun doute d’après les examens réalisés, la capture dans un engin de pêche reste la principale cause de mortalité observée chez le dauphin commun lors des événements d’échouages multiples en hiver et ce depuis les années 1990.
Cette situation est préoccupante et ce problème n’est pas spécifique à la France car il touche d’autres pays limitrophes. Si les chalutiers pélagiques sont depuis de nombreuses années concernés par les captures accidentelles de dauphins, d’autres pêcheries sont également impliquées. L’examen de certains animaux échoués ainsi que l’amélioration des connaissances sur les circonstances des captures permettent d’identifier certains filets maillants et trémails comme des pêcheries à risque pour les petits cétacés.
Quelles solutions ?
Depuis 2017, un groupe de travail national, co-piloté par les ministères chargés de la pêche et de l’environnement, constitué de professionnels de la pêche, de scientifiques et de gestionnaires, se penche sur cette question. Son principal objectif est l’échange d’informations ; et le suivi des différents programmes mis en œuvre pour l’acquisition de connaissances sur les populations de dauphins, les captures ou les moyens de mitigation.
Le programme LICADO visant à trouver des moyens de réduction des captures de dauphins communs a démarré en 2019, financé dans le cadre du FEAMP (Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) et porté par le CNPMEM. Ce projet vise, d’une part, la mise au point de nouveaux systèmes répulsifs acoustiques et, d’autre part, une réflexion sur les pratiques et stratégies d’évitement pour le métier du filet.
L’usage de certains modèles de répulsifs acoustiques peut être une partie de la réponse aux captures accidentelles pour le métier du chalut pélagique. La reprise des tests en mer lors de l’hiver 2018 sur 3 paires de chalutiers semblent en effet encourageante, mais l’efficacité à l’échelle de la flottille doit encore être validée (Projet PIC, porté par l’organisation de producteurs les Pêcheurs de Bretagne). Pour le métier du filet, il n’y a pas encore de piste technologique connue et fiable pour réduire les captures, et l’utilisation de répulsifs acoustiques n’est pas
opérationnellement ni écologiquement envisageable dans ce contexte (déploiement conséquent, zone importante d’exclusion et inefficacité des modèles commerciaux sur les filets).
Surpêche et oiseaux marins
Les oiseaux marins et les pêcheries sont en compétition pour les ressources marines à l’échelle mondiale. La surpêche est une des causes principales du déclin des populations d’oiseaux marins. Les rejets de pêches qui attirent les oiseaux derrière les bateaux de pêche sont souvent d’une qualité inférieure à celle de leur nourriture habituelle. De plus cette attirance les expose à des captures accidentelles par les engins de pêche.
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