Au cours du mois de juin l’observatoire Pelagis a réalisé une première campagne de biopsies dans le cadre du projet de recherche Delmoges. Ce projet porté par l’Ifremer, La Rochelle Université et le CNRS vise à mieux comprendre les interactions entre dauphins et activités de pêche pour mieux identifier les solutions qui diminueront ces captures accidentelles.
L’une des questions et enjeu majeur de ce programme est de savoir combien de populations de dauphins communs existent dans le Nord Est Atlantique, et notamment dans le golfe de Gascogne. Cela tiendrait à la différence entre les dauphins communs supposés appartenir à une population océanique (c.a.d. présents au-delàs du talus continental) et ceux du plateau continental. Pour y répondre, des prélèvements de peau et lard sont recueillis sur le terrain (biopsie) afin que leur analyse comme marqueurs génétiques et écologiques permette de confirmer l’existence d’une ou plusieurs populations dans le golfe de Gascogne.
Ainsi, à bord d’un catamaran de 40 pieds et pendant 3 semaines, 6 scientifiques et 2 marins ont participé à cette campagne dans l’objectif d’obtenir des biopsies de dauphins communs rencontrés au large. En collaboration avec plusieurs organismes scientifiques comme l’Université international de Floride (FIU), le bureau d’étude SOMME et l’association bretonne Skravik Expeditions, ce sont trois opérations différentes qui ont été effectuées :
- Des biopsies avec deux personnes d’expérience dans la réalisation de ce type de prélèvements chez des petits cétacés.
- Des enregistrements en acoustique passive pour tenter d’identifier des différences entre les dauphins communs du plateau et ceux du large
- Des prélèvements d’ADN environnemental en présence et en absence des dauphins communs et qui seront analysés ultérieurement par l’IFREMER de Sète.
La campagne a été un succès avec un total de 30 biopsies de dauphin commun, 7 manips d’ADN environnemental et 10 enregistrements acoustiques. Par ailleurs, 48 observations de cétacés pour 8 espèces différentes ont été réalisés et 1000 miles nautiques à la voile ont été parcourus avec une consommation minime (seulement 300 L de carburant). L’objectif est aussi atteint pour Skravik qui cherche à faire des campagnes scientifiques pratiquement qu’à la voile.
Observations de dauphin bleu et blanc, dauphin de Risso, Cachalot et Globicéphales noirs