La Rochelle, France
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Les échouages de dauphins communs sur les côtes du golfe de Gascogne en hiver

Le 25 janvier 2024.

Les échouages* de petits cétacés (dauphins et marsouins), et notamment ceux de dauphins communs, subissent une forte augmentation depuis 2016, avec des épisodes réguliers de mortalité intense en lien avec la pêche.

Bilan des échouages au cours de l’hiver 2022-2023

Au cours de l’hiver 2022-2023, des épisodes intenses de mortalité de petits cétacés ont de nouveau concerné la façade Atlantique. Du 1er décembre 2022 au 31 mars 2023, 1 314 petits cétacés échoués morts ont été recensés sur les côtes du golfe de Gascogne (Fig. 1), de la mer celtique et de la Manche ouest (du Cotentin au Pays basque), dont 91 % de dauphin commun. Les épisodes ont été particulièrement intenses fin décembre – début janvier puis en mars. Les départements les plus touchés sont la Vendée, la Charente-Maritime et le Finistère.

Figure 1 : Nombre d’échouages de petits cétacés sur les côtes du golfe de Gascogne et de la Manche ouest de décembre à mars depuis 2000.

Pour le dauphin commun en particulier ces épisodes de mortalités sont associés en grande partie aux interactions avec les engins de pêche. En effet, la mort par capture dans les engins de pêche, notamment les filets calés (droits ou trémails) ainsi que les chaluts à grande ouverture verticale et les chaluts pélagiques, est connue depuis des décennies et représenterait la principale cause de mortalité des petits cétacés. Cependant les raisons de l’augmentation de la mortalité, visible au travers du suivi des échouages, ne sont pas encore clairement identifiées.

Les examens réalisés par les correspondants du RNE sur un échantillon de 424 individus indiquent qu’au moins 75 % des dauphins communs retrouvés échoués à cette période de l’année portent des marques compatibles avec une mort par capture dans un engin de pêche. Les résultats d’autopsies pour la même période sont également disponibles pour 47 individus (animaux très frais). Les résultats de ces examens vétérinaires sont toujours en cours de traitement, néanmoins à ce stade ils confirmeraient la mort par capture accidentelle dans environ 70 % des cas, et à une mort naturelle résultant d’un état pathologique dans environ 30 % des cas.

Échouages en ce début d’hiver 2023-2024

Les chiffres de ce début d’hiver sont accessibles sur le site du Secrétariat d’Etat chargé de la Mer (voir les bulletins des saisons hivernales).

* Les échouages de cétacés sont suivis au moyen d’un dispositif de surveillance appelé Réseau National Echouages (RNE). Ce réseau composé de 500 correspondants intervient sur 2 000 à 2 500 échouages par an sur l’ensemble du littoral. Ces échouages concernant un grand nombre d’espèces de cétacés et de pinnipèdes et les cause de mortalités peuvent être très diverses. Chaque année le bilan des signalements et des examens réalisées par le RNE est disponible sous forme de rapports publics