9 mars 2023
Le sud de la côte atlantique, faisant face au golfe de Gascogne et ses canyons sous-marins, est souvent le terrain d’échouages d’espèces de grands plongeurs comme les cachalots ou les baleines à bec. L’année dernière, un Mésoplodon de True (Mesoplodon mirus) y était observé échoué pour la première fois dans le sud des Landes.
Le 5 mars dernier, une autre espèce rare de baleine à bec s’est échouée à Capbreton dans le sud des Landes. Il s’agit cette fois d’un mésoplodon de Gervais (Mesoplodon europeaus).
La coloration grise sur l’ensemble du corps avec une zone blanche autour de la partie génitale, ainsi que l’emplacement des deux dents (visibles uniquement chez les mâles) sur le tiers antérieur de chaque mandibule a permis l’identification de cette espèce.
Il s’agit seulement du 2ème cas en France métropolitaine, le 1er ayant eu lieu dans les Landes également, en 1999.
Rarement observée en mer, le Mésoplodon de Gervais est une espèce principalement connue grâce aux échouages. Elle évolue dans les eaux tempérées chaudes et tropicales et a le plus souvent été observée en Atlantique Ouest, comme en attestent les 10 échouages recensés dans les Antilles Françaises depuis les années 2000.
La nécropsie de ce jeune mâle de 4,30 m réalisée par l’équipe de l’Observatoire Pelagis et les correspondants du Réseau National Echouages des Landes (40) et des Pyrénées-Atlantiques (64) a révélé un animal de bonne condition corporelle qui présentait de multiples fractures au niveau de la tête, permettant de conclure à une mort traumatique (d’origine indéterminée). Des fragments de plastiques ont été retrouvés dans ses estomacs et intestins, sans lésion associée.
Le squelette est en cours d’acquisition et sera conservé dans les collections scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
